Inondations
Ce jeudi 9 janvier 2020, le président de DPVA, Monsieur Olivier Audibert Troin, présentait les vœux de la communauté d’agglomération à la population.
Dans son discours il a, entre autres, abordé le sujet des violents épisodes orageux qui depuis 2010 ont causé le décès de 50 habitants de DPVA, notre commune a été touchée par la disparition de 2 d’entre nous. Il a fustigé le comportement de certains politiques qui s’opposent aux amendements déposés pour simplifier les procédures administratives permettant la mise en œuvre des solutions destinées à éviter ces inondations à répétition.
Notre village n’en est pas là, mais le débordement du Blavet a démontré, malheureusement, sa dangerosité et, jusqu’à ce jour, aucune action n’a été engagée pour y remédier.
Aujourd’hui il y a du nouveau :
- Lors du dernier conseil municipal la question du débordement du Blavet en amont des Miquelets a été abordée.
- Le Préfet du Var a pris un arrêté déclarant d’intérêt général les travaux nécessaires au rétablissement du libre écoulement des eaux de l’Argens et de ses affluents.
La gestion des cours d’eau est assez problématique car elle dépend du code rural, de Schémas d’organisation (SRADDET, SAGE, SOCLE, GEMAPI …), de EPTB Argens (ex Syndicat Mixte de l’Argens) et à tout ces services vous ajoutez les personnes qui disent « on ne touche à rien pour ne pas perturber l’écosystème ». Vous avez donc tous les paramètres réunis pour que rien de bouge.
L’arrêté pris par le Préfet (que vous pouvez consulter ici) permet aux communes, aux syndicats mixtes et au EPCI de se substituer aux riverains qui sont normalement en charge de l’entretien des cours d’eaux traversant ou bordant leurs terrains. Il définit aussi les actions autorisées et interdites afin de préserver l’environnement.
C’est l’occasion de réaliser, comme le préconise cet arrêté, les travaux nécessaires pour rétablir un écoulement normal des eaux dans le lit du Blavet.
Il est en date du 10 décembre 2019 et a une durée de validité de 3 mois donc il ne faut pas traîner.
Il faut aussi s’intéresser aux autres hameaux du village qui sont eux aussi touchés par des inondations lors de ces épisodes orageux. Ce sont des dangers potentiels, ils perturbent les habitants, causent des dommages dans les habitations et aux installations communales.
Nous pensons à MENTONE, MASSEBOEUF, le square FUSTIER, le chemin de la TUVELIERE.
C’est dans certains cas assez incompréhensible car ces hameaux sont urbanisés depuis plusieurs siècles et nos ancêtres construisaient, sans schémas directeurs, mais avec bon sens et pas n’importe où (cf cartes de Cassini) donc qu’est ce qui a changé pour qu’aujourd’hui ils soient inondés ?
Ce sont plusieurs causes, dont le changement climatique, qui provoquent des épisodes météorologiques violents, l’artificialisation des sols, le changement des pratiques agricoles, la suppression des zones d’expansion des eaux, la modification du lit des cours d’eau, etc.
Il nous semble primordial que les futurs élus de notre commune se penchent sérieusement sur cette problématiques de sécurité de notre village, démarche dans laquelle nous sommes prêt à nous investir.
Information de dernière minute :
Le préfet du var a pris le 3 janvier un arrêté modificatif de l’arrêté de DIG du 10 décembre 2019. Il modifie la durée de validité de l’arrêté de 3 mois à 1 an.
Cette prolongation retire le caractère d’extrême urgence des interventions. Pour autant il ne faut pas traîner dans l’organisation entre les différents intervenants (département, communes de Saint Antonin et Lorgues) pour déterminer qui fait quoi et réaliser les travaux.
Il faudrait aussi pérenniser une organisation destinée à entretenir régulièrement le Blavet sans attendre un arrêté préfectoral pour intervenir.
Mesdames et Messieurs,
Vous trouverez ci dessous la lettre que j’ai adressé à Mr Le Maire pour réagir suite aux remarques entendues lors du Conseil municipal qui suivait l’épisode de débordement du Blavet
Cordialement
Le 19 Décembre 2019
Monsieur le Maire,
Lors du dernier Conseil Municipal vous m’avez aimablement laissé prendre la parole pour faire suite à la question du débordement du Blavet, le long de la route de Mappe et en amont des Miquelets.
A la remarque d’un Conseiller disant qu’il fallait « curer » le lit du ruisseau j’ai rétorqué que « curer » était interdit mais pas la suppression des embacles (végétaux et matériaux).
Aux endroits où le ruisseau déborde on voit bien que le lit est obstrué par des limons cailloux et végétaux. Ce n’est pas en curant à la pelle mécanique les berges que l’on résoudra les problèmes d’inondation car le flux sera accéléré et entraînera en aval une érosion des berges et donc une autre embacle.
Je vous suggère de vous rendre en amont, le long du Chemin de Gour Blavet, où vous constaterez ce qu’il ne faut pas faire – sur le plan réglementaire comme sur le plan de réduction des inondations avals – c’est à dire curer le ruisseau comme cela a été fait par le propriétaire riverain (nota: le terrain est classé « nature ») et, dans la partie amont supérieure, là où une zone d’extension du lit existe, nettoyer le terrain du sous bois, lequel avait une fonction de ralentissement du flot et d’expansion. Cette zone naturelle humide est un exemple parfait de régulateur du débit d’eau.
Par ailleurs il est intéressant de noter que les débordements du Blavet sont plus fréquents depuis 2 ans au même endroit et que le volume d’eau de surface, apporté au ruisseau, s’est trouvé augmenté de manière notable en provenance de la colline boisée (côté Lorgues) dont la partie supérieure a été déboisée largement. On peut s’interroger sur son reboisement ? Se fera-t-il conformément à la réglementation? Le programme de la Région PACA « 1 million d’arbres à planter » pourra-t-il être utilisé dans ce cas??
Les procédures, certes trop longues et sans doute simplifiables, sont là pour empêcher n’importe qui, estimant savoir comment gérer « sa rivière » , de prendre une pelle et de tout curer. Pour éviter les débordements on sait aussi que sans réflexion à l’échelle de tout un bassin versant, curer à l’amont et supprimer les zones d’expansions ne fera que les aggraver à l’aval comme on le voit avec le curage et la disparition de zones d’expansions en amont du Blavet.
Ce qui est fabuleux avec certaines personnes, agriculteurs et responsables publics, c’est que la biodiversité est responsable de tous les maux et maintenant aussi des inondations… Avant de donner des leçons, que les agriculteurs et les propriétaires entretiennent leurs berges, enlèvent les embâcles en formation, que les viticulteurs arrêtent d’utiliser des désherbants au lieu de travailler les sols, respectent l’enherbement des tournères et des lisières, arrêtent de drainer les parcelles, arrêtent d’arracher les haies qui retiennent les flux d’eau, que les propriétaires de maison évitent de bétonner les surfaces. Que l’on arrête de construire n’importe où et d’imperméabiliser à outrance les sols. Il y aura moins de travaux, moins de procédures, moins d’argent public dépensé, moins d’inondations, moins de dégâts.
Nota : pour compléter voir les recommandations du SDAGE 2016-2021 du Bassin Rhône-Méditerrannée et notamment la 6A-04. Cela en attendant la réalisation du SAGE de l’ Argens – qui se fait attendre.
Je reste à votre disposition pour compléter ces informations.
Veuillez agréer Monsieur le Maire mes sincères salutations
Georges Baroni